mardi 1 février 2011

Un séminaire ‘‘2.0’’



Il est quelque peu difficile d’introduire un billet final, peut-être le dernier de mon blog ! Si l’expérience dans son grand ensemble (blog, discussion et lectures) a été de courte durée elle n’en n’a pas moins été intéressante, et je ne peux me détacher d’une impression de nouveauté, un terme qui résume pour moi ce séminaire, ses applications et ses enjeux. La méthodologie de ce séminaire et son sujet : la Digital History, ont été deux choses nouvelles pour moi. La création du blog par exemple s’inscrit dans une pratique du séminaire innovante, tranchant avec les soporifiques cours magistraux/séminaires que j’ai eu l’habitude de fréquenter. Le partage avec les autres participants du séminaire de nos découvertes via Twitter ou Zotero sont aussi une façon nouvelle pour moi d’enrichir ma connaissance et ma perception du travail collaboratif  (même si l’expérience aurait pu être encore plus poussée). Parcourir les pages Web, twitter ou tester des nouveaux outils multimédia favorise le plaisir et l’assiduité de l’étudiant chercheur. Mais, effectuer ce type de travail sur le long terme n’entraîne-t-il pas un certain désenchantement ? L’étudiant, de lui-même, va-t-il rester dans cette pratique ? Si mon expérience a été trop courte pour en témoigner, je ne peux m’empêcher de penser que la nouveauté laissera place à l’habitude. Je crois en effet que ce type d’expérience peut devenir une façon durable de concevoir son travail, le rendant accessible aux autres et au retour critique. L’étudiant peut ainsi sortir d’une pratique (à son niveau) anonyme et solitaire de l’histoire pour atteindre un ensemble de connaissance et de partage favorable à la réflexion. Je n’aurais jamais eu ce type de raisonnement sans ce séminaire qui m’a fait découvrir la Digital History et ses questionnements.  
J’ai tout d’abord été impressionné par la vivacité de ce champ de l’histoire. Il y’a une véritable remise en question historiographique et méthodologique. La Digital History est comme un nouveau chemin. Les anglo-saxons en sont par ailleurs les pionniers, ils débattent beaucoup plus du sujet, en témoigne par exemple la totalité des articles que nous avons étudiée, rédigés en anglais. Ce mouvement historiographique leur appartient dans le domaine de la réflexion mais aussi de la réalisation de projets, comme nous l’a fait découvrir ce séminaire avec les missions sur différents projets utilisant ou non les outils du Web 2.0. Le point important que j’ai relevé est la prudence des penseurs de la Digital History, il y’a un sentiment général d’optimisme mais mêlé de prudence. On se rend bien compte que la façon de faire l’histoire est en train de changer ! C’est ce changement qui entraîne une grande réflexion afin de préparer une « bonne » façon de faire l’histoire. Les nouveaux outils technologiques influencent la recherche, ils permettent à certains précurseurs de créer des projets novateurs qui vont eux-mêmes donner des idées aux futurs chercheurs. D’ailleurs ces futurs chercheurs doivent être initiés à la Digital History et à ses méthodes de travail et de réflexion dès le début de leur formation (à l’université). En fait, ce qui existe sur le web, en matière d’histoire, invite ceux qui veulent franchir le pas à le faire, augmentant continuellement la masse de connaissance et donnant à d’autres le goût de ce type de travaux. Il faut faire connaître cette possibilité de recherche, de publication, au plus large nombre possible. Car c’est l’essence même du Web, plus de monde l’utilise, plus il devient efficace.
Mais la découverte de la Digital History a aussi fait naître en moi quelques réticences. Tout d’abord j’appréhende le tout numérique dans le domaine des archives ! D’abord à cause d’une préférence personnelle en ce qui concerne le « toucher », j’aime sentir le document, et j’ai toujours préféré fouiller un carton que passer des microfilms. Mais cette considération ne pèse pas lourd face à l’argument de poids de la numérisation : l’accessibilité. Le Web est capable de faire sauter les barrières géographiques, et dans un futur proche, l’historien aura accès rapidement, et en même temps, à des archives du ministère des affaires étrangères et aux archives du Times. Cette numérisation globale a un coût mais elle appartient à un idéal de justice devant l’accès à la culture et à l’information qui fera certainement franchir le pas aux administrations. Mon appréhension vient aussi d’une peur de voir disparaître les petites sources, les collections privées, dans les travaux des historiens. En effet, un historien qui aurait assez de matière numérique pour écrire son article ne se donnera pas la peine d’aller « enquêter physiquement ». Il passera ainsi à côté de certaines sources qui n’ont pas la possibilité d’être numérisées. Peut-être influencé par Arlette Farge, j’ai peur que l’historien perde « le goût de l’archive » et perde cette notion d’explorateur qui le différencie des autres chercheurs en sciences humaines.
Au final ce séminaire a été pour moi une expérience nouvelle et enrichissante. Une expérience humaine et numérique qui m’a enrichi d’une perception nouvelle de la façon de faire l’histoire et d’utiliser le Web. Je ne pense pas mettre ces technologies au service de mon projet de M2, mais il semble inévitable que mon itinéraire de chercheur en histoire recroisera le chemin des entités numériques.

dimanche 23 janvier 2011

History Wired: A few of our favorite things!

Pour cette mission j'ai voulu travailler sur le très original site Web History Wired. Ce site "expérimental" invite ses visiteurs à découvrir quelques-uns des trois millions d'objets que possède le musée national d'histoire américaine (Smithsonian institution). Le but de ce site est de proposer un échantillon supplémentaire des collections disposées dans les salles d'exposition ouvertes au public (qui ne représenteraient que 5% de la collection réelle). Grâce à ce site web, nous avons le droit à une visite privée comprenant 450 objets célèbres, insolites ou quotidiens des Américains. Ce site web tient donc à avoir une approche culturelle et éducative, il propose à ses visiteurs des éléments de la "culture" et de l'histoire américaine. 


L'aspect le plus original de History wired est dans sa construction et sa navigation. Ce site web "d'histoire reliée" se présente comme une grande carte morcelée par des cases de différentes tailles, rangées dans dix catégories. Chaque case représente un objet, et sa taille est en proportion avec les notes attribuées par les précédents visiteurs du site web. En effet si vous double-cliquez sur une des cases vous aurez une page dédiée à l'histoire de cet objet (mais aussi divers liens permettant d'en savoir plus) ainsi qu'un petit outil, échelonné de 1 à 10 permettant de noter l'intérêt de l'objet. Ainsi, les cases les plus grandes sont celles ayant reçu le plus de votes.
Cet outil possède aussi une navigation intéressante qui permet, en en combinant les fonctions, de chercher un objet en particulier. Il y a notamment un curseur amovible de calendrier, qui permet de chercher des objets de l'année 1400 à 2000 ou, par exemple, de l'année 1814 à 1819. Les recherches peuvent aussi se faire dans certains thèmes ou même par une simple recherche de texte. En combinant tous ses outils ce site web permet à ses visiteurs de trouver un objet particulier. Pourtant je ne pense pas que ce soit l'objectif primordial du site, cet outil est "obligatoire" mais les concepteurs préfèrent que le visiteur se promène de manière aléatoire dans les divers objets présentés.
Ce site web original et interactif n'est pas un outil scientifique, l'historien ne doit pas le prendre comme un répertoire de sources. La description et le contexte des objets ont seulement un but éducatif.
Pourtant l'historien peut s'inspirer de cette expérience, plus particulièrement de son système de vote. Il pourrait en effet être bénéfique pour un futur musée de présenter d'abord un tel outil en ligne. Il permettrait de sonder l'intérêt des futurs visiteurs sur divers objets d'une collection et ainsi d'en voir les plus populaires.
Différent d'un site scientifique tel que Valley of the Shadow, History Wired propose une présentation et un contenu originaux qui reflètent bien les multiples formes que le Web peut donner à l'Histoire et à la culture.




J'ai trouvé intéressant de vous proposer aussi un petit  pot pourri des objets les plus votés par les visiteurs de History Wired :
- "Superman" Comic Book, 1973
- Kermit the Frog Puppet, 1969
- The "Trash- 80" personnal computer, 1977
- Sewell's Erector Set Heart Pump, 1950
- George Washington's Uniform, 1780s
- George M. Cohan Sheet Music (Over There), 1918
- Baseball Autographed by Babe Ruth, 1929
- The Gunboat "Philadelphia", 1776







mercredi 24 novembre 2010

Présentation critique : The valley of the Shadow

The valley of the Shadow est un projet d’archive numérique organisé par l’Université de Virginie. Il propose à l’utilisateur une immense base de données numériques, composée de sources historique brutes, des milliers de documents sur la vie des habitants de trois comtés de Pennsylvanie à l’époque de la guerre civile américaine. Ce site est un très bon exemple de l’usage des nouvelles technologies dans la représentation de l’histoire. Il s’organise comme un site polyvalent avec de nombreuses options de recherche. Il est très facile à prendre en main puisqu’il repose sur une structure “physique”. Le site est divisé en trois sections principales -comme autant de bâtiments- : The Eve of War; The War Years; The Aftermath. Chaque section ressemble à une "bibliothèque", avec des "salles" réservées à différents types d’archives. Chaque salle des trois bibliothèques sont des liens vers d'importantes bases de données -du type selectionné- très bien organisées et possédant des outils de recherche pertinents. Voici une des trois “bilbiothèques” proposées par le site :

The Eve of War


Fall 1859 to Spring 1861

On voit que le travail de The Valley of the Shadow est facile d’accès : on trouve aisément des documents officiels, des journaux intimes, des images. De plus des petites fonctions se dévoilent au fil de l’utilisation, par exemple, on trouve les journaux en copie numérique ou en version dactylographiée, avec le choix entre une version en anglais moderne ou la version originale. Un autre outil se révèle très intéressant, l’énorme travail cartographique qui s’adresse même à un public novice -comme moi-. Les cartes interactives sont très faciles à faire fonctionner. On peut suivre les itinéraires et les batailles d’une unité d’infanterie de la guerre civile américaine sur une carte interactive et chronologique. Au final The Valley of the Shadow n’est pas un site sur l’histoire de la guerre civile américaine, c’est un outil qui permet d’écrire l’histoire.


lundi 8 novembre 2010

Billet pour la séance du 9 novembre 2010 – What is Digital History ?

Le corpus de documents à étudier pour cette séance est le suivant :
*Cohen & Rosenzweig, Digital History, Introduction, Ch. 1 Exloring the History Web, Philadelphia: University of Pennsylvania, 2005.
*Wikipédia, Digital history”
*Ayers, Edward L. The pasts and Futures of Digital History, 1999
*Cohen, Frisch, Gallagher, Mintz, Sword, Taylor, Thomas and Turkel, Interchanges:The promise of Digital History, Journal of American History 95, no. 2, sep 2008
*Carr, Is Google Making Us Stupid? What the Internet is Doing to Our Brains, The Atlantic Magazine, Jul/Aug 2008
*Cohen, Professors, Start Your Blogs, Dancohen.org, 21 Aug 2006
*Ahmed, The Polyglot Manifesto I and The polyglot Manifesto II, Chapati Mystery, 16-17 May 2006
*Lutz, Digital Literacy: What Every Graduate Student Needs to Know, CHA Bulletin, 2009
* Schwartz, The importance of Stupidity in Scientific Research, Journal of Cell Science 121, no. 11, 2008
*The Machine is Us/ing Us, Information R/evolution , YouTube 31 Jan 2007


L’objet de cette séance est de tenter d’analyser, de définir et de comprendre, grâce au corpus de documents, le phénomène de l’histoire numérique (Digital History). Nous avons vu la séance dernière que les révolutions de l’informatique et de l’Internet ont changé la pratique de l’histoire et les moyens de diffusion des résultats de cette pratique. Aujourd’hui il est question de tenter de cerner ce nouveau moyen de faire de l’histoire, car l’histoire numérique, est-elle la pratique de l’histoire, assistée par le numérique? Ou l’histoire des historiens et de leurs objectifs, de leurs questionnements à l’ère du “tout” numérique?

A l’étude des différents documents, j’ai pu relever une sorte d’idée commune, un mot d’ordre, parfois murmuré, parfois clamé haut et fort : l’histoire numérique est une nouvelle façon de penser l’histoire, une chance de changer nos modes de questionnement et de recherche, par conséquent il serait périlleux pour un historien d’ignorer les nouvelles technologies qui sont à sa disposition. Tout historien (étudiant, professeur ou chercheur) doit-il rejoindre la marche de l’histoire numérique afin de maximiser l’efficacité de son travail et doit-il contribuer ainsi à l’accroissement de la connaissance générale en ligne?
Lutz dans son texte Digital literacy: what every graduate student needs to know, déplore les résistances et les incompétences qui persistent chez certains enseignants du milieu académique anglo-saxon. L’auteur pose la question de l’apprentissage de l’histoire numérique, il faut que les étudiants parviennent à maîtriser les outils numériques. La numérisation de masse et la publication de masse font du Web une plateforme de choix pour l’historien sachant s’en servir, mais les pré-requis pour cette maîtrise sont nombreux (non seulement avec les outils, mais aussi avec les langues). L’histoire numérique doit-elle être enseignée comme s’il s'agissait d’un champ de l’histoire particulier? Ou comme un ensemble d’outils nouveaux, utile à l’historien?

A travers ces documents, l’histoire numérique apparaît comme une plateforme de recherche ouverte, où les chercheurs peuvent modifier en permanence leur travail collaboratif et avoir un retour des lecteurs. Mais une simple compétence avec la technologie numérique n’est pas suffisante, il faut aussi penser l’histoire d’une façon nouvelle. Cette démarche doit être encouragée par les professeurs et soutenue par les différentes universités afin de voir la création de bourse d’étude dans le domaine de l’histoire numérique.

dimanche 7 novembre 2010

Zoho : Google Docs bis?

Pour la mise en pratique de la semaine 3 j’ai voulu travailler sur Zoho, trouvé à partir de  eHub un site qui recense un nombre incroyable d’outils et d’applications Web, plus ou moins utiles. Dans la continuité de mon travail sur Google Docs j’ai décidé de travailler à nouveau sur un bureau virtuel afin de proposer et d’analyser deux outils différents mais présentant plus ou moins les mêmes services. Tout comme pour ma mise en pratique sur Google Docs il vous faudra suivre ce lien pour découvrir l'outil que j'étudie.
 http://writer.zoho.com/public/lucius0/welcome/
Point fort :
Gratuité, pas d’installation, accessible partout dans le monde depuis une connexion internet, documents exportables, travail communautaire possible, un giga d’espace de stockage, aussi complet qu'un Office ou un Open Office.
Point faible :
Pour l'instant pas de points faibles décelés.

Dans la machine à remonter le temps !

Suivant les consignes de cette première mission temporelle, j’ai “feuilleté” -en ligne- le catalogue automne-hiver d’Eaton 1899-1900 depuis le site Archives.org. Première expérience positive: l’ergonomie du site et la qualité des scans me font presque croire que je tiens l’ouvrage entre mes mains. On navigue dans le catalogue virtuel comme dans l’original, on tourne les pages tout en profitant des dernières modes vestimentaires... de la fin du XIX°. Je décide -difficilement- de quitter les pages illustrées de ce “La Redoute” d’un autre âge pour naviguer vers l’objet de cette mission: la section des livres. Le but est de choisir six ouvrages que proposait le catalogue et de trouver leur version numérique. Le choix s’est porté sur les livres suivants :

*HILLIS Dwight, The investment of influence: a Study of social Sympathy and Service, Fleming Revell Company, 1898
*SAVIGNY A. G., Lion, the mastiff from life, W. Briggs, 1895
*PELOUBET F. N., Peloubet’s select notes on the international bible lessons for christian teching, International Sunday school lessons, 1831-1920
*HUME David, The history of England from the invasion of Julius Caesar to the revolution in 1688,T. Longman, 1789
* CALCOTT Maria, Little arthur's history of England, J. Murray, London, 1866
 
*MILLER J. R., Looking Forward ; Introuvable

Sur les six livres choisis, cinq possèdent une copie numérique accessible légalement et gratuitement depuis Archives.org. Le fait de trouver cinq références d’ouvrages de la fin du XIX° siècle depuis une liste (le catalogue) elle-même de cette période, sans mettre le nez aux archives, sans dérogations ou délais est déjà surprenant. Mais trouver des versions numériques et accessibles de ces ouvrages de la même manière montre qu’avec le Web, l’historien possède un outil qui peut représenter un gain de temps précieux. Ce processus de recherche souligne l’importance croissante de la “bibliothèque numérique” à la disposition de l’historien (pour peu qu’il soit polyglotte).

samedi 23 octobre 2010

Web 2.0 : Google Docs

Pour notre première mise en pratique nous allons nous intéresser à l’outil Google Docs et l’utilisation que l’on peut en faire seul ou à plusieurs. Les fonctionnalités de travail collaboratif ont été testées avec Yann Sambuis qui a déjà publié sur son blog (http://yannsambuis.blogspot.com/) un article : Google documents, un outil au service de l’historien? Cet article est surtout axé sur la dimension communautaire de Google Docs et son système de partage des fichiers. Par conséquent, afin de ne pas publier deux fois le même travail, notre réflexion s’en tiendra à une étude plus techniciste de l’outil proposé gratuitement par Google. Mon travail est accessible en suivant ce lien, cela afin de montrer l’outil Google Docs en lui-même et aussi pour clore le chapitre sur les possibilités offertes par Google en termes de partage des documents.
https://docs.google.com/document/edit?id=1-CG8XCnXhuooN17FGQQ_Mq2jT0w59D2STDkIVNkKGQk&hl=en_GB

Point fort : Gratuité, pas d’installation, accessible partout dans le monde depuis une connexion internet, documents exportables, travail communautaire possible, un giga d’espace de stockage
Point faible : Moins complet qu’Office et Open Office, nécessite un accès internet et un compte Gmail

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